On ne peut pas être à la fois chrétien et national-socialiste. Incarnant un christianisme politiquement engagé, le théologien et résistant Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) compte parmi les personnalités les plus marquantes du XXe siècle.
Conformément aux attentes de la famille, jeune homme, il aspire à une carrière universitaire. Il obtient son doctorat à 21 ans et devient, à seulement 24 ans, le plus jeune enseignant de la faculté de théologie. Plus tard, il regrettera son ambition démesurée et affirmera être devenu un bon théologien, mais pas un chrétien.À l’arrivée au pouvoir des nazis, Bonhoeffer met très tôt en garde contre les dangers que représentent le nouveau régime et le culte du Führer. Les lois antisémites imposées par les nazis, notamment le « paragraphe aryen », sont pour lui en effet incompatibles avec l’image de l’être humain véhiculée par la Bible. Convaincu qu’on ne peut être à la fois national-socialiste et chrétien, il refuse de reconnaître l’Église du Reich formée par le régime nazi. .../...
Bonhoeffer apporte une contribution décisive à la création de l’« Église confessante », un mouvement de résistance au nazisme au sein des églises protestantes allemandes. Par son beau-frère Hans von Dohnanyi, il apprend les projets d’attentat contre Hitler et rejoint le groupe de résistance formé autour du major-général Hans Oster. . Le 5 avril 1943, Bonhoeffer est arrêté et conduit à la prison de Berlin-Tegel.
Après un séjour à Buchenwald, il est emmené au camp de concentration de Flossenbürg. Quelques mois après, Bonhoeffer est condamné à mort par une cour martiale. Il est exécuté à l’aube du 9 avril 1945.