dimanche 21 mai 2023

Alfred Greven, Monsieur Cinéma allemand en 1940

Petit retour en arrière dans le cinéma français (on pourrait parler de "flashback"...).  

En 1940, au début de l'occupation allemande, le mystérieux Alfred Greven, ami proche de Hermann Göring, mais ennemi de Joseph Goebbels - deux proches de Hitler - est chargé par ce même Goebbels de diriger les studios de la Continental à Paris.

Drôle de personnage qui, après avoir dirigé les célèbres studios allemands de la UFA, dans les années 30, s’installe à Paris au printemps 1940. Sa mission ? Produire des films doucereux, chargés d’endormir le patriotisme français. 

Greven aime le cinéma. Et tant pis — ou tant mieux — si les films choisis déplaisent à Goebbels. C’est avec un plaisir pervers qu’il produit des œuvres peu conformes avec l’idéologie nazie : La Symphonie fantastique, de Christian-Jaque (1942), et Le Corbeau, d’Henri-Georges Clouzot (1943).

Mais il sait aussi se montrer implacable. Harceler Edwige Feuillère qui refuse de travailler pour la Continental après que la firme a racheté son contrat. Forcer Danielle Darrieux à prendre, avec d’autres vedettes, un train pour Berlin, en 1942, pour la première allemande de Premier Rendez-vous.    .../...

Un cas très douloureux fut celui de  Harry Baur : on l’a vu dans Les Misérables, Mollenard,  Un carnet de bal,  Volpone,  L’Assassinat du Père Noël.   le comédien, dont la femme est juive, a tenté mille prétextes pour refuser de se rendre à Berlin.  En vain. 

De retour à Paris après deux séjours éprouvants en Allemagne, Harry Baur et sa femme sont arrêtés. L’acteur est enfermé dans la prison du Cherche-Midi. Libéré, il meurt en avril 1943. Et reste l'un des comédiens les plus populaires de son époque.

Source : Télérama

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