lundi 20 décembre 2021

Guda la "pècheresse" enlumineuse

Vers le milieu du XIIe siècle, Guda est religieuse dans un monastère du Rhin moyen. Elle y exerce ses talents de copiste et d’enlumineuse. Elle illustre en particulier l’homéliaire (un recueil d’homélies, commentaires prononcés au cours d'une messe) dit de Saint-Barthélemy, conservé à Francfort depuis le XVe siècle. 

Guda se représente dans le manuscrit, à l’intérieur d’une lettrine introduisant le chapitre sur la fête de la Pentecôte. La main droite levée comme dans un geste de témoigne, elle se peint en habit de religieuse, tenant un bandeau dans lequel les mots suivants sont écrits : « Guda, peccatrix mulier, scripsit et pinxit hunc librum » (Guda, pécheresse, a écrit et enluminé ce livre). Cette signature, en forme de revendication d’un travail complexe et minutieux, montre que Guda a conscience de la valeur de son art. En même temps que son œuvre, elle signe ainsi l’un des premiers autoportraits féminins dans l’histoire de l’art occidental.

 

Au-delà de ces exemples illustres, les noms féminins parmi les copistes et les enlumineurs du Moyen Âge sont rares. Beaucoup de leurs livres manuscrits, qui sont autant d’œuvres d’art, ne sont en effet pas signés. A défaut, on les attribue alors fréquemment à des hommes (voir notre article précédent "Scribe : aussi un métier de femmes").  Même dans les monastères féminins, moins de 15% des manuscrits peuvent être attribués à une femme.  Le chemin est toujours long...

Sources : L'Histoire par les femmes / DZ

 


 

1 commentaire:

  1. J'ai lu cet article avec grand intérêt ! encore une femme à remarquer, sinon remarquable !tschűss !

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