Louise de Prusse vs. Napoléon

Parmi les femmes de caractère ayant exercé le pouvoir dans l'histoire allemande, Louise Augusta Wilhelmine Amélie de Mecklembourg-Strelitz (1776-1810) est l'une des plus flamboyantes.

Fille de la princesse de Hesse-Darmstadt et du prince héritier de Mecklembourg-Strelitz, Mariée à dix-sept ans au prince héritier de Prusse, le futur Frédéric-Guillaume III, la veille du Noël 1793, elle devient vite très populaire à Berlin.  

Le 16 novembre 1797, le roi Frédéric-Guillaume II décède et son fils lui succède sur le trône. Louise devient alors reine de Prusse. D'une beauté reconnue par tous ses contemporains, elle s’investit en politique, se lie avec les ministres et conseille son mari.  

En 1805, l’Angleterre, la Russie et l’Autriche commencent la guerre contre la France et Louise, offensée par l'entrée des troupes françaises en territoire prussien, conseille à son mari de se lancer dans la guerre contre Napoléon.  A la bataille d'Iena (1806) , les troupes françaises balaient l'armée prussienne. Selon Heinrich Heine : « Napoléon souffla sur la Prusse et la Prusse cessa d'exister ».

En 1807, Napoléon rencontre les souverains prussiens et fait une offre de paix à la Prusse en promettant de laisser la moitié du territoire intact. Frédéric-Guillaume demande à son épouse, enceinte, d’essayer de le convaincre d’offrir un arrangement plus favorable au royaume. Bien qu’elle méprise Napoléon, Louise de Mecklembourg-Strelitz le rencontre en privé et tente d’user de ses charmes pour sauver « sa Prusse », mais échoue. L’empereur, qui dit d’elle qu’elle est « le seul vrai homme en Prusse », en conçoit du respect pour elle, sans se laisser amadouer.

Pendant une visite à son père au château de Hohenzieritz, près de Neustrelitz, elle est atteinte d'une infection pulmonaire et meurt le 19 juillet 1810 , à l’âge de 34 ans. Elle est enterrée dans le mausolée du château de Charlottenbourg.