Même après le Brexit, l'anglais reste l'une des langues officielles de l'UE. Mais langue officielle ne signifie pas langue de travail. Les langues de travail des institutions européennes sont assez différentes des langues officielles : l'allemand, l'anglais et le français sont les principales langues utilisées.
Les procédures devant la Cour de justice européenne, par exemple, peuvent être menées dans n'importe quelle langue officielle de l'UE, mais le français est la langue de travail. À la Banque centrale européenne, c'est l'anglais. À la Commission européenne et au Parlement européen, l'anglais est utilisé de manière prédominante comme langue de travail - au détriment des autres langues de travail que sont l'allemand et le français. Parmi les institutions européennes, il n'y en a pas une seule où l'allemand est la première ou même la seule langue de travail.
Des partis réclament constamment l'égalité des droits pour l’allemand. Certains commentateurs vont même jusqu'à dire qu'il faut enfin mettre un terme au « colonialisme linguistique » de l'UE. Il existe pourtant de bonnes raisons de renforcer la langue allemande dans les institutions européennes. L'allemand est parlé comme première langue par environ 20 % des citoyen.nne.s de l’UE et plusieurs millions de personnes parlent l'allemand comme langue étrangère. L'Allemagne est également le pays le plus peuplé d'Europe et le plus grand contributeur net au budget de l'UE.
Quant au français, il ne redeviendra pas la langue exclusive des élites européennes qu'il fut au XVIIème siècle ! Pourtant, à la différence de l'allemand, le français est une langue globale.
La clé de la question linguistique de l'UE ne peut être que le
multilinguisme. Le multilinguisme a toujours été une réalité à laquelle
les gens ont été confrontés : la maîtrise de la langue parlée dans le
pays d’origine et celle d'une lingua franca, c'est-à-dire une langue
avec laquelle on peut communiquer dans un contexte plus large.
Il s’agirait là d’une promotion consciente de l'allemand, qui est parlé par plus de 90 millions de personnes dans les pays germanophones de l’UE - mais aussi de la reconnaissance tout aussi consciente d'une « répartition du travail » avec l’anglais européen en tant que lingua franca largement établie.
Source : Institut Goethe
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