Jeudi dernier, le 24 Novembre 2022, disparaissait Hans-Magnus Enzensberger (1929-2022) à l'âge de 93 ans à Münich. Cet auteur allemand aimait le paradoxe et le mélange des genres et considérait Diderot comme son maître à penser. Francophile, il a traduit Molière et Saint-Exupéry.
Enrôlé de force durant l’hiver 1944-1945 dans le Volkssturm, milice populaire levée à la fin de la guerre, il a tout juste 16 ans et déserte six mois plus tard. Il gardera toute sa vie une aversion pour l'autoritarisme et prône "le désir de dire non".
Ses premiers poèmes "Défense des loups" (1957) révèlent un jeune homme en colère : "Comment respirer dans un pays comme l'Allemagne ? La majorité des Allemands ayant choisi de refouler le passé, les écrivains ont dû accomplir un travail d’éboueur". A 34ans, il reçoit le prix prestigieux Georg-Büchner.
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Il s’est concentré sur les sujets qui font mal à la société, tout en abordant toutes sortes de sujets (comme un ouvrage drôle sur les mathématiques).
Très tôt, il a été marqué, au-delà de Diderot, par un écrivain français qui s’est, lui aussi, interrogé sur les paradoxes de la nature humaine, Etienne de La Boétie : "J’ai toujours sur ma table de travail mon exemplaire du Discours de la servitude volontaire (...) comment deux, trois ou quatre individus peuvent-ils arriver à faire marcher en rangs des millions d’hommes ?"
Une phrase de Montaigne aurait pu servir d'épithaphe à Entzensberger : "Il écrivait quand l’envie l’en prenait, sans épuiser ni son sujet ni son lecteur."
(Pour aller plus loin, lire l'article du "Monde" du 25/11/2022 ICI )
et puis cette courte analyse des poèmes de Hans Magnus Enzensberger en vidéo :
dommage qu'il soit si peu connu et reconnu en France!
RépondreSupprimerJ'ai trouvé son ouvrage sur les mathématiques en France lors
d'un vide-grenier . Amusant ,non?
Il est des esprits qui gagnent vraiment à être connus...surtout quand ils sont voisins !
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