En 1995, l'artiste allemande Gloria Friedmann achève une sculpture particulière : une figure juchée sur un
imposant piédestal qui n'est pas fait de marbre ni de bronze, mais de papier. Ou plus
exactement, de centaines de journaux entassés pour former un cube.
La figure qui le surplombe est tout aussi atypique. Il s'agit d'un vrai cerf ! Car l'artiste, pour constituer son œuvre, s’est procuré une authentique dépouille d'animal. Le cou tendu vers le ciel, la gueule ouverte, le roi de la forêt a éternellement l'air de bramer.
Les journaux sont bien sûr constitués de papier, c’est-à-dire de bois, et donc de l'environnement même dans lequel vivent le cerf et nombre d’animaux. Un environnement menacé par notre frénésie de consommation, comme le prouvent ces innombrables périodiques, aussitôt publiés, presque aussitôt périmés.
Le brame, grâce auquel les cerfs attirent les femelles pendant la saison des amours, devient une supplique pour la survie...
Vingt-cinq ans après sa création, le cerf de Gloria Friedmann a retrouvé sa voix, grâce à un dispositif audiovisuel inédit ! Il est possible de l’entendre à la Philharmonie de Paris, qui expose, jusqu'au 29 janvier 2023, de nombreuses œuvres, plastiques comme musicales, dans le cadre de Musicanimale : Le Grand Bestiaire sonore
(Ci-dessous un entretien avec Gloria Friedmann à cette occasion :)
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