Il y a dix ans, le 13 avril 2015 s’éteignait le Prix Nobel de littérature Günter Grass. Conteur brillant, intellectuel engagé, il était à la fois une grande voix de la littérature allemande de l’après-guerre et une figure incontournable de la vie intellectuelle.
Günter Grass est né le 16 octobre 1927 à Danzig (aujourd’hui Gdansk, en Pologne) dans une famille de commerçants. Il a fait partie de cette génération d’Allemands qui a grandi sous le nazisme et été marquée par la guerre. À 15 ans, il se porte volontaire pour rejoindre la Wehrmacht. Il devient auxiliaire au sein de la Luftwaffe. Puis, à l’automne 1944, à 17 ans, il rejoint une division blindée des Waffen SS, avant d’être fait prisonnier par l’armée américaine.
Il a avoué avoir cru jusqu’au bout à la victoire du Reich,
et ne pas avoir cru les informations qui circulaient sur les camps de
concentration. Mais il a attendu l’âge de 79 ans pour révéler son passé dans la SS. Dans son autobiographie, Pelure d’oignons, en 2006, il a dit la honte qui l’avait poursuivi toute sa vie. Elle est sans doute l’une des clés de son œuvre. .../...
Le Tambour annonce le grand thème de l’œuvre de Günter Grass : le passé allemand. Représentant de la génération d’écrivains qui éclot pendant la période de la reconstruction d’après-guerre, Günter Grass demande à ses contemporains de dévoiler leur passé. Vingt ans après le roman, son adaptation au cinéma vaudra au réalisateur Volker Schlöndorff la Palme d’or du Festival de Cannes, puis un Oscar à Hollywood.
Ce premier roman sera suivi par beaucoup d’autres (Le Turbot, La Ratte, L’Appel du combattant, Le journal d’un escargot). Ses talents de conteurs lui ont valu le Prix Nobel de littérature en 1999. Et au-delà de la littérature, Günter Grass possédait beaucoup d’autres cordes à son arc. Au lendemain de la guerre, il a travaillé comme tailleur de pierre. Puis il s’est formé comme sculpteur, peintre et dessinateur à l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf et à l´École des Beaux-Arts de Berlin.
Il a poursuivi toute sa vie ce travail de peintre, de sculpteur et d’illustrateur. Et au fil des ans, il était devenu une conscience morale dans le débat politique allemand.
Sources: Allemagne en France - Avril 2025
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