Art plastique ou politique ?

Parce que l'artiste est un observateur du monde, la frontière entre l'artistique et le politique est ténue. Face aux enjeux de société, l'art peut constituer un outil politique utilisé avec ou sans les artistes.

A l'issue du conflit franco-prussien de 1871, l'époque est aux nationalismes et le domaine artistique ne fait pas exception. L'empereur Guillaume 1er met la main sur les arts plastiques pour véhiculer sa vision politique nationale.

Pourtant la Nationalgalerie, à Berlin, mène une politique audacieuse d'acquisition d'oeuvres des impressionnistes français en investissant même bien plus tôt dans le mouvement que les musées parisiens. Les peintres allemands viennent se former à Paris, une colonie germanique gravite, au Café du Dôme, autour d'Henri Matisse.             .../...

Fauvisme, à Paris, expressionnisme, à Dresde, naissent d'un même désir de rompre avec la tradition académique et d'inventer un nouveau langage pictural. Une Tempête - titre d'une toile d'August Macke (1911) - illustration de droite - souffle sur le monde de l'art !     Après la Première Guerre mondiale, les artistes allemands s'émancipent de l'influence de leurs confrères parisiens avec l'apparition du Bauhaus.

Le dernier mouvement auquel participent ensemble Français et Allemands est le groupe Zero, fondé en 1957, qui comprenait notamment Yves Klein.  Un ouvrage très intéressant était sorti en 1991, "Sur les rapports artistiques franco-allemands au XIXe siècle" de Pierre Vaysse, dont vous pouvez trouver un large extrait  ICI  .