samedi 13 novembre 2021

Scribe : aussi un métier de femmes

A Dahlheim, petite ville d'Allemagne en Rhénanie-Palatinat, des scientifiques ont mis au jour les restes d'une nonne décédée il y a près de 1.000 ans. Ses dents ont révélé la présence d'un pigment rare, suggérant que les femmes de l'époque étaient plus impliquées qu'on ne pense dans la production des textes religieux.

Des scientifiques ont décelé des particules un pigment bleu vif figé dans la plaque dentaire de sa propriétaire. Il s'agit de lazurite, l'un des minéraux bleus contenus dans le lapis-lazuli (bleu outremer). Or, au Moyen-Âge, ce pigment rare ne pouvait être trouvé qu'en un seul endroit situé dans ce qui est aujourd'hui l'Afghanistan.

Le pigment était tellement précieux que les artistes et les enlumineurs médiévaux ne l'utilisaient que dans certains manuscrits et pour des sujets importants tels que le manteau bleu de la Vierge Marie. Comment cet élément a-t-il pu se retrouver piégé dans la plaque dentaire de la nonne ?

Les archéologues ont conclu que cette femme âgée de 45 à 60 ans avait probablement l'habitude de lécher son pinceau en peignant. Autrement dit, que la nonne participait sans doute, en tant que peintre et scribe, à la production de textes religieux et qu'elle devait être particulièrement douée pour être autorisée à utiliser la précieuse poudre bleue. 

Les ouvrages médiévaux ne sont pas signés, les historiens avaient alors pour habitude de les attribuer à des hommes. Notre nonne devait donc être une artiste particulièrement douée car moins de 1% des ouvrages peuvent être attribués à une femme.

Déjà des problèmes de parité...et d'honnêteté intellectuelle.

Source : Le Monde  /  GEO


 

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