Scribe : aussi un métier de femmes
A Dahlheim, petite ville d'Allemagne en Rhénanie-Palatinat, des
scientifiques ont mis au jour les restes d'une nonne décédée il y a près
de 1.000 ans. Ses dents ont révélé la présence d'un pigment rare,
suggérant que les femmes de l'époque étaient plus impliquées qu'on ne
pense dans la production des textes religieux.Des scientifiques ont décelé des particules un pigment bleu vif figé dans la plaque dentaire de sa propriétaire. Il s'agit de lazurite, l'un des minéraux bleus contenus dans le lapis-lazuli (bleu outremer). Or, au Moyen-Âge, ce pigment rare ne pouvait être trouvé qu'en un seul endroit situé dans ce qui est aujourd'hui l'Afghanistan.
Le pigment était tellement précieux que les artistes et les enlumineurs
médiévaux ne l'utilisaient que dans certains manuscrits et pour des
sujets importants tels que le manteau bleu de la Vierge Marie. Comment
cet élément a-t-il pu se retrouver piégé dans la plaque dentaire de la
nonne ?
Les archéologues ont conclu que cette femme âgée de 45 à 60 ans avait probablement l'habitude
de lécher son pinceau en peignant. Autrement dit, que la nonne
participait sans doute, en tant que peintre et scribe, à la production
de textes religieux et qu'elle devait être particulièrement douée pour
être autorisée à utiliser la précieuse poudre bleue.
Les ouvrages médiévaux ne sont pas signés, les historiens avaient alors pour habitude de les attribuer à des hommes. Notre nonne devait donc être une artiste particulièrement douée car moins de 1% des ouvrages peuvent être attribués à une femme.
Déjà des problèmes de parité...et d'honnêteté intellectuelle.
Source : Le Monde / GEO
Ça fait du bien d'être reconnues , même sur le tard !
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