Le quotidien populaire Bild est le journal le plus vendu et le plus lu en Allemagne avec 2,7 millions de personnes qui apprécient chaque jour ses titres racoleurs, ses potins ou encore ses pin-up dénudées. Selon sa maison d’édition, le Axel Springer Verlag, le titre atteint chaque jour 12,13 millions de lecteurs.
Mais ne vous y trompez pas : sous ses allures de tabloïd illustré, Bild s’est imposé en 70 ans comme l’un des principaux faiseurs d’opinion du pays.
Lancé le 24 juin 1952 par l’éditeur Axel Springer, le tabloïd est alors essentiellement composé de photos légendées, d’où son nom. Un journal destiné à un grand public, facile à feuilleter et tiré à 250 000 exemplaires… mais qui fait un flop. Très vite, le contenu est donc étoffé de faits divers, de potins et, au fil des années, la rédaction a accordé plus de place à la politique. Peu à peu, Bild s’impose sur la scène médiatique comme un interlocuteur inévitable pour le tout-Bonn, puis le tout-Berlin politique.
Ces dix dernières années, les responsables politiques qui ont dû renoncer à leurs fonctions après des révélations sorties par le tabloïd sont légion. Parlementaires, ministres et même président, personne n’est à l’abri. Difficile en effet d’échapper à la force de frappe de Bild : le quotidien emploie un millier de salariés et tout autant de pigistes.
Bild peut, de ce fait, se prévaloir d’être un journal d’information, mais pour atteindre ses objectifs de vente et appâter le lecteur, il est resté fidèle à sa formule d’origine : des titres chocs, des célébrités, de l’anecdotique en première page et la politique en deuxième de couverture.
En contre-pouvoir, Günter Wallraff, le journaliste d’investigation allemand, n’a jamais
aimé Bild et ne se prive pas de le faire savoir. En 1977, il infiltre la
rédaction de Hanovre où il travaille pendant trois mois sous un
pseudonyme. Le récit de cette mission "undercover" révèle méthodes de recherche
douteuses et dérives
journalistiques et est devenu un best-seller.
Aujourd'hui, comme beaucoup d'entreprises, Axel Springer se tourne vers l'intelligence artificielle pour justifier certaines réductions de personnel.
Source: connexion-francaise.com
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