Quatre-vingt ans après sa mort, son aura fascine toujours. Else Lasker-Schüler (1869-1945) a été l’une des personnalités les plus expressives, imaginatives et excentriques du Berlin des années 1920. Le musée Günter Grass de Lübeck lui a consacré une exposition en novembre dernier.
Née à Wuppertal, dans la Ruhr, elle épousera, au tournant du 20e siècle, un médecin qui l’emmène vivre à Berlin. Mais elle est incapable de vivre selon les conventions et débute une vie de bohème. Elle prend des cours de dessin et fréquente les cafés où vont les écrivains et les peintres (Franz Werfel, les peintres du Cavalier bleu). Elle découvre sa propre vocation : le dessin, la poésie, le théâtre. Elle devient une artiste expressionniste.
Inspirée par l’Orient et la Bible, elle joue sur scène habillée en homme. Ses poèmes transportent le lecteur dans un monde parallèle, expressif, métaphorique, religieux, mystique même. Écrire est pour elle un jeu. Sa vie est une œuvre d’art totale.
D’origine juive, Else Lasker-Schüler prend en 1933 le chemin de l’exil. Elle rejoint Jérusalem et cet Orient qui l’attire. Son excentricité la fait de plus en plus passer pour folle. Elle meurt en 1945, sans le sou et sans doute assez seule, sans se douter qu’elle inspirera encore bien des lecteurs et des artistes au cœur du 21e siècle.
Source : Allemagne-en-France









